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Argentine : Le gouvernement de Milei réintroduit des termes offensants pour classifier le handicap

Le 14 janvier 2025, le gouvernement argentin dirigé par le président Javier Milei a publié une résolution controversée dans le Bulletin Officiel de la Nation. Cette résolution, émise par l'Agence Nationale du Handicap (ANDis), réintroduit des termes désuets et offensants tels que « idiot », « imbécile » et « faible d'esprit » pour classifier les différents degrés de handicap intellectuel. Ces classifications remplacent les catégories précédemment utilisées, à savoir handicap léger, modéré, grave ou profond.

 

Selon la nouvelle classification, les personnes présentant un quotient intellectuel (QI) entre 0 et 30 sont qualifiées d'« idiots », celles avec un QI entre 30 et 50 d'« imbéciles », et celles avec un QI entre 50 et 60 de « faibles d'esprit profonds ». De plus, la résolution stipule que seules les personnes présentant une « faiblesse mentale profonde ou supérieure » sont éligibles pour recevoir des pensions d'invalidité.

 

 

Cette mesure a suscité une vive indignation parmi les organisations de défense des droits de l'homme et des associations représentant les personnes en situation de handicap. Sept d'entre elles, dont l'Association Civile pour l'Égalité et la Justice (ACIJ) et le Centre d'Études Légales et Sociales (CELS), ont déposé le 3 février une requête administrative demandant l'abrogation de la norme. Elles estiment que cette classification constitue un retour en arrière significatif dans la reconnaissance des droits des personnes handicapées et qu'elle contrevient aux principes de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, à laquelle l'Argentine est partie.

 

 

Face à la controverse croissante et à la pression publique, l'ANDis a reconnu que l'utilisation de cette terminologie était une erreur et a annoncé son intention de modifier la résolution pour aligner la terminologie sur les standards médicaux et normatifs actuels. L'agence a précisé que l'utilisation des termes en question n'avait pas d'intention discriminatoire, mais résultait d'une utilisation de concepts appartenant à une terminologie obsolète.

 

 

Cette situation met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap en Argentine et souligne l'importance d'adopter une approche respectueuse et inclusive dans les politiques publiques.

Auteur 

Mayeul BERETTA

 

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