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Afrique du Sud : Réforme agraire et tensions politiques autour de l’expropriation des terres

En Afrique du Sud, la question de la propriété foncière est au cœur des débats politiques et sociaux, héritée d'une histoire marquée par des inégalités profondes. Sous l'apartheid, des lois comme le Natives Land Act de 1913 ont limité la propriété foncière des populations noires à 7 % du territoire, étendu à 13 % en 1936, entraînant la dépossession de millions de paysans noirs.

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Depuis la fin de l'apartheid en 1994, des efforts ont été entrepris pour redistribuer les terres. Cependant, en 2018, 72 % des fermes appartenaient encore à des fermiers blancs, représentant environ 8 % de la population. Face à cette situation, le gouvernement a adopté des mesures pour accélérer la réforme agraire. Le 23 janvier 2025, le président Cyril Ramaphosa a promulgué une loi controversée autorisant l'expropriation des terres, parfois sans compensation, pour « promouvoir l'inclusivité et l'accès aux ressources naturelles ». Cette loi vise à corriger les inégalités historiques en matière de propriété foncière.

 

 

Cette réforme a suscité des réactions contrastées. Le Congrès national africain (ANC) la considère comme une étape essentielle vers la justice sociale et le développement économique. Cependant, des partis d'opposition, comme l'Alliance démocratique (DA), ont exprimé des inquiétudes quant à son impact sur les droits de propriété et l'économie, allant jusqu'à contester la loi devant les tribunaux. Sur la scène internationale, le président américain Donald Trump a critiqué la loi, l'estimant discriminatoire envers la minorité blanche sud-africaine, et a ordonné la suspension de l'aide américaine à l'Afrique du Sud.

 

 

Malgré ces tensions, le gouvernement sud-africain affirme que la loi est conçue pour être appliquée de manière équitable, ciblant principalement les terres non utilisées ou sous-utilisées, et qu'elle n'entraînera pas de confiscations arbitraires. L'objectif est de favoriser une redistribution plus équitable des terres tout en maintenant la stabilité économique et sociale du pays.

Auteur 

Mayeul BERETTA

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