Le tabou du handicap sous le régime nazi

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Pendant le régime nazi en Allemagne (1933-1945), de nombreuses atrocités ont été commises, y compris contre les personnes en situation de handicap, un sujet souvent moins discuté. Entre 1939 et 1945, environ 300 000 personnes souffrant de maladies mentales et de handicaps ont été assassinées sous couvert d'« euthanasie » dans les territoires contrôlés par les nazis. Les opérations connues sous les noms de « Aktion T4 » et « Aktion 14f13 » sont les plus emblématiques de cette politique.

 

Historique et mise en œuvre de la politique d'euthanasie

 

Cet article explore l'historique de la théorie des « vies indignes d'être vécues », et décrit l'application radicale et meurtrière de cette idéologie par le régime nazi. Le programme d'« euthanasie » a pris diverses formes, impliquant de nombreux acteurs motivés par une idéologie perverse, tout en laissant une trace indélébile dans la mémoire des victimes.

En deux ans, 5 000 enfants handicapés ont été assassinés. Le 1er octobre 1939, Hitler signa un acte d'habilitation qui ordonnait à certains médecins d'accorder une « mort miséricordieuse » aux patients jugés incurables. Ce document, antidaté au début du conflit mondial, légitimait les actions déjà entreprises depuis le printemps. Les opérations d'extermination se sont déroulées avec une efficacité cruelle, utilisant des méthodes comme le gazage au monoxyde de carbone et l'incinération massive des corps.

 

Opposition et arrêt du programme T4

 

Le secret de ces opérations n'a toutefois pas été maintenu longtemps. Les familles commençaient à questionner les motifs de décès souvent incohérents. Face à une opposition croissante, notamment de la part de l'évêque Clemens August von Galen et d'autres figures religieuses, Hitler a finalement mis fin à l'Aktion T4 en août 1941, bien que le nombre exact de victimes reste sujet à débat.

 

Après la guerre : mémoire et justice

 

Malgré l'arrêt officiel, des assassinats sous d'autres formes ont continué jusqu'à la fin de la guerre. Après le conflit, la justice a peu poursuivi les responsables du programme T4, se concentrant davantage sur d'autres crimes de guerre. Ce n'est qu'en 2014 qu'un mémorial dédié aux victimes a été inauguré à Berlin, à l'adresse notoire du 4, Tiergartenstrasse.

 

Questions sur la responsabilité et la mémoire

 

La question de la responsabilité de Vichy reste controversée, bien que la France occupée n'ait pas mis en œuvre une politique d'euthanasie comparable à celle de l'Allemagne nazie. Les réflexions sur cette période tragique révèlent une inclination à hiérarchiser les vies, souvent au détriment des personnes les plus vulnérables.

En résumé, la tragédie des 300 000 victimes handicapées exterminées par le régime nazi rappelle l'importance de se souvenir et de reconnaître toutes les formes de souffrance humaine, afin de ne jamais répéter les erreurs du passé.

Auteur 

Mayeul BERETTA

 

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