A fond la vie. 2023. Photo du groupe.
« A fond la vie » est un groupe informel créé il y a quelques années par un groupe de jeunes, pour offrir quelques jours de leurs vacances à des personnes handicapées et passer ensemble les meilleures vacances de leurs vies…
Depuis la création d’A Fond la Vie, la participation aux séjours connaît une forte progression. Les défis les plus fous sont relevés, toujours plein d’audace, de joie, d’espérance et de dépassement de soi.
Le projet a été repris par la suite par Clémence Boca et Joseph Ponce.
Le groupe est parti 10 personnes en fauteuil, 24 valides (dont 2 kiné, 1 infirmière et Don Raphaël de la communauté Saint-Martin).
Loïc, un animateur
Avant les JMJ, je m’étais déjà occupé d’une personne tétraplégique et d’une petite fille qui souffrait d’une IMC. Une amie m’a fortement conseillé de participer aux JMJ. L’aventure des JMJ me tentait mais j’avais peur que ça soit trop festif et que le côté religieux se perde. Du coup j’ai voulu servir et ce moment avec « A fond la vie » me paraissait une bonne opportunité. Je n’ai pas été préparé avant de partir.
Un des moments de partage ont été les messes que nous avons pu partager entre pèlerins et les animations. J’ai pu tisser un lien avec tous les vacanciers mais surtout un, avec qui je pense garder contact à l’avenir.
J’ai été soutenu, notamment par mon amie qui m’a intégré à « A fond la vie ».
J’ai pris des petits moments de temps en temps afin de m’aérer l’esprit.
Si un autre camp s’organise, pourquoi pas.
J’ai réalisé que donner son temps pour les autres, nous permet de recevoir.
Sybille, une animatrice
Oui, c’est la première fois que je fais ce genre d’accompagnement.
Je cherchais un groupe pour aller aux JMJ et ma cousine m’a parlé de l’association « À fond la vie ».
Je cherchais quelque chose de plus engageant qu’un simple groupe, c’est pour ça que quand ma cousine m’a parlé de ce projet j’ai voulu participer !
Non, pas du tout, nous venions de partout en France que ce soit pour les animations ou les pèlerins (personnes PMR) donc la préparation du voyage était plutôt d’un point de vu logistique.
J’en ai trois. Le premier a été “le temps des français” qui a été super fort car à peine arrivés, notre groupe (assis aux premiers rangs) a mis une ambiance de dingue. Nos voisins s’en souviennent je pense hahaha. Le deuxième a été une soirée organisée par le chemin neuf où nous avons dansé et chanté toute la soirée en portant les pèlerins, leur faisant prendre des bains de foules ou en les faisant monter sur scène ! Et le troisième (et pas des moindre) a été tous les moments dans la rue ou nous chantions avec notre grosse enceinte et que les groupes de jeunes se joignaient à nous en dansant et en nous demandant qui on était et si le fait d’être avec des personnes en situation de handicap était notre métier et que nous répondions très simplement que c’était NOTRE grande joie des JMJ. Et quand ces personnes-là nous disaient “merci pour ce que vous faites” on répondait “bah c’est normal🤣!”
Le moment fort que je retiens est les nombreux appels passés avec Nolan (un pèlerin) et sa maman où j’arrivais presque plus à le contrôler tellement il était heureux et de voir sa maman et lui si complice et si proche pendant ces appels quotidiens a été un super témoignage pour moi !
Entre animateurs nous nous sentions soutenus et j’avais en plus la chance d’être accompagnée de ma soeur Clotilde qui a été mon pilier pendant ce séjour !
On était assez mature entre animateurs pour se dire entre nous: “J’ai besoin d’une pause, prends le relai” donc j’ai eu les pauses clopes/décompression dont j’avais besoin hahahah!
Si le projet se renouvelle pour la Corée, la question de repartir avec “A fond les JMJ” se reposera forcément !
Je retiens une expression qui résume tout : “Plaisir d’offrir, joie de recevoir”
Béatrice, une accompagnée
Bonjour ! Je m'appelle Béatrice. J'ai 20 ans, rentre en troisième année de licence de droit et suis atteinte d'infirmité motrice cérébrale ( et plus précisément du syndrome de Little) depuis ma naissance. Ma préparation à ce grand pèlerinage que sont les Journées Mondiales de la Jeunesse, s'est faite principalement par la prière en essayant au mieux de m'abandonner à Dieu et de Lui remettre mes appréhensions. En effet lorsque j'ai entendu parler du groupe « À fond les JMJ» et qu'on m'a proposé de partir avec eux, j'ai d'abord eu des doutes. Serais-je à vraiment à ma place dans ce groupe ? L'idée d'être ramenée sans cesse à mon handicap me rebutait (comme la plupart des personnes en situation de handicap, je pense) et me bloquait dans ma prise de décision. Finalement, et je ne sais pas trop pourquoi, j’ai fait ce choix. Après tout je n'avais qu'à « venir et voir », la Providence s'occuperait du reste. Elle ne m'a pas déçue. Je ne regrette absolument pas d'être partie aux JMJ, tout particulièrement avec cette joyeuse troupe. A l'évidence, le souvenir principal de ces JMJ qui marquera mon esprit, est celui de la joie quasi permanente qui régnait au sein du groupe. Cela peut paraître un peu simpliste, mais pourtant, malgré toutes les difficultés rencontrées, les obstacles, la fatigue des uns et des autres, subsistait toujours cette bonne humeur quotidienne et générale, couronnée notamment par les soirs de veillées.
J'ai trouvé l'accompagnement assuré par les bénévoles (qui, pour la majorité d'entre eux, ne connaissaient pas le monde du handicap moteur) particulièrement touchant.
Tous étaient disponibles, à notre écoute et toujours animés par le désir de faire de leur mieux.
Aussi et surtout, nous apprenions tous les jours à nous faire confiance mutuellement. Autonome pour la plupart des gestes de la vie quotidienne, le manque d'accessibilité de certains lieux où nous dormions et la fatigue ont souvent eu raison de mon égo qui refusait toute aide.
Accueillir ces mains tendues a été pour moi l'occasion de le mettre un peu de côté, de dévoiler mes faiblesses physiques et de les accepter.
Ce fut également l'occasion pour moi de pouvoir aider, selon mes capacités. Forte de mon expérience aux JMJ, je conseillerais à toutes les personnes qui n'oseraient pas faire quelque chose par peur, de lâcher prise, de s'abandonner, sans tomber dans l'apathie mais au contraire, de s'affirmer telles qu'elles sont, résolument et posément.
PS: Nous avons eu la joie d'apercevoir de près, le Pape qui nous a béni depuis sa papamobile !
Merci pour ces témoignages et rendez-vous dans quatre ans en Corée du Sud pour les prochains JMJ.
Auteur
Mayeul BERETTA
Groupe Interviewé
A fond la vie
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